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25/11/2024

Jean-Baptiste D. (BSB'12) : l'engagement pour horizon

Canal du Mozambique, Liban, Sahel, Estonie, Pologne, Roumanie, Sentinelle : les missions du capitaine Jean-Baptiste claquent comme un drapeau tricolore. Aujourd’hui commandant une centaine de militaires au sein du 48e régiment de transmissions d’Agen, Jean-Baptiste est déployé en mission la moitié de l'année. « C’est un choix de vie. Celui de l’engagement à 100 %. Réserviste dans les Chasseurs Alpins à 17 ans, j’ai bâti mon projet professionnel autour de l’ambition de servir la France ».

Quelle place occupe le passage à BSB dans cette trajectoire ? Jean-Baptiste le regarde comme un tremplin et un enrichissement. D’abord, le tremplin. « Mon Master Grande Ecole m’a permis d’intégrer l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, dont je suis sorti sous-lieutenant. J’ai progressé en grade ensuite au fil de mes missions ». L’enrichissement, ensuite.

« Mon rôle est de placer ma compagnie dans les meilleures conditions opérationnelles en fonction de la mission assignée et du théâtre où elle se déroule. Cela passe par trois phases : une préparation rigoureuse, un engagement sans réserve et une remise en condition post opération. Ma formation à BSB, et les quelques expériences en entreprise, ont développé ma polyvalence et ma capacité d’adaptation hors du champ strictement militaire. Pas inutile quand il faut créer ex nihilo une base en Roumanie ou composer à quarante pays une force d’interposition cohérente ».

Mais BSB, c’est aussi pour le capitaine Jean-Baptiste une aventure humaine et une autre forme d’engagement ! « J’y ai rencontré mon épouse et gardé quelques amis. Nous nous sommes retrouvés d’ailleurs avec un immense plaisir pour les dix ans de notre promotion ». BSB, c’est enfin une expertise de management dont Jean-Baptiste tire profit dans son commandement. « Mon parcours atypique par rapport à celui des autres officiers donne de la pertinence dans ma relation avec mes subordonnés. Dont les plus jeunes ont tout juste 18 ans ».

Limites sans cesse repoussées

Retour sur la réalité d’un engagement dont le jeune officier repousse sans cesse les limites. Étape sur l’île de la Réunion, au hasard. Un stage commando, c’est à la fois une situation extrême et un moment de vérité. « Il faut être à 300 % pour tirer sa section de 30 soldats vers le haut. Nous marchons toutes les nuits, avec des sacs lourds et notre environnement du combattant. Le leader est celui qui s’appuie sur tous les talents pour créer une dynamique collective et affronter avec succès les épreuves qui jalonnent notre parcours. On y apprend l’humilité et l’exemplarité, avec l’obligation de ne jamais flancher sans pour autant s’épuiser inutilement ni mettre son groupe en danger. Et bien sûr, cela va sans dire, réussir la mission ! ».

Certaines missions peuvent se révéler éprouvantes. « J’ai fait partie de la première vague déployée en Roumanie dans le cadre de l’OTAN, suite à l'invasion de la Russie en Ukraine. Nous avons vécu les premières semaines de déploiement dans des conditions de vie rustiques (hébergement dans des tentes de 100 personnes non chauffées au mois de mars alors que des inondations submergeaient une partie de la région). J’ai eu aussi à affronter des conditions extrêmes en Estonie, avec des nuits à -24° et une tension palpable à la frontière. Mais ce que je retiens, c’est la chaleur des relations avec mes hommes et les officiers de liaison multinationaux avec qui nous travaillons ».